Une tendance mondiale
Décidément, la vague SUV touche tous les constructeurs. Chez Renault, cela fait de nombreuses années qu’on en propose par l’intermédiaire des Captur, Kadjar et Koleos, voire, pour ceux qui ont de la mémoire, du Scénic RX4, sorti en 2000, mais au succès limité. La marque au losange n’a pas baissé les bras pour autant. La preuve, l’été dernier, avec la présentation au Salon de Moscou de ce curieux Arkana. Curieux car, pour le moment, aucun constructeur généraliste ne s’était aventuré sur le segment des SUV “coupés”, à l’exception de Toyota avec son C-HR.
Un mouvement lancé par le BMW X6
Il est vrai qu’au début du mouvement, en 2008, lorsque BMW présentait son drôle de X6, on pouvait lire sur certaines lèvres, « ça ne marchera jamais ». Pourtant, la deuxième génération cartonne et les rivaux directs que sont Audi et Mercedes goûtent aussi à cette mode consistant à muer un SUV en coupé. On adore ou on déteste, mais en tout cas, ça fonctionne. Malin, Renault tente donc de démocratiser l’espèce, avec son modèle Arkana, qui sera, de toute évidence, moins cher que les produits proposés par les marques premium allemandes.
Bien qu’il s’agisse d’un concept-car dont la commercialisation n’est pas encore prévue, on peut toutefois imaginer que les lignes globales demeurent et que les rares modifications apportées avant la commercialisation, pourraient concerner le dessin des rétroviseurs et des grilles de refroidissement. En revanche, les dimensions ne devraient pas bouger d’un iota. Ses 4,54 m entre les pare-chocs lui permettraient ainsi de se situer entre un Kadjar (4,45 m) et un Koleos (4,67 m), avec une hauteur limitée à 1,57 m. De quoi se frayer une belle place dans la gamme actuelle Renault.
L’Arkana sera-t-il prévu en France ?
Encore faut-il que ce nouveau SUV foule le marché français et, plus généralement, celui de l’Europe occidentale. Si la première mondiale de l’Arkana s’est déroulée à Moscou, ce n’est pas un hasard. À l’instar d’autres constructeurs, Renault cherche à se développer davantage dans cet immense pays, mais avec des produits moins chers à produire que ceux proposés chez nous. C’est la raison pour laquelle le concept moscovite présenté repose sur une plate-forme de Dacia Duster, à la technique éprouvée et bien meilleure marché que la CMF utilisée par un très grand nombre de modèles de l’Alliance Renault-Nissan (Mégane, Scénic, Espace, Nissan Qashqai…).
Revers de la médaille : cette architecture “low cost” pourrait peut-être empêcher l’Arkana de gagner nos contrées. Il se murmure également qu’une version chinoise serait à l’étude, laquelle serait dotée de la plate-forme moderne, CMF donc, permettant l’implantation d’équipements dernier-cri et de motorisations plus puissantes, voire hybrides.
Deux versions d’Arkana cohabiteraient : la première, russe, arriverait dès 2019, l’asiatique, elle, quelques mois plus tard. Chez nous, une éventuelle commercialisation n’interviendrait pas avant 2020. Un délai qui permettrait à l’Arkana de bénéficier des récentes mécaniques essence et diesel fraîchement installées sur le Kadjar restylé, en grande souffrance face à un Peugeot 3008, qui rafle tous les suffrages. Et pourquoi pas une version RS de 300 ch, histoire que les lignes ne soient pas seules à évoquer un tempérament sportif.