Des promesses vraiment tenues
Pour les (très) rares familles qui roulent en voiture électrique, s’arrêter n’a rien d’exceptionnel, tant les étapes pour recharger la batterie sont rapprochées. L’autonomie proposée dépasse en effet rarement les 250 km, sauf à choisir un modèle très haut de gamme, type Tesla ou Jaguar I-Pace. Ce faisant, les électriques “populaires” se voient donc cantonnées à un usage urbain et péri-urbain. Le nouveau e-Niro promet, lui, jusqu’à 455 km d’autonomie en cycle mixte WLTP.
Pour ce premier essai, nous n’avons pas hésité à solliciter les 204 ch du moteur électrique avec de franches relances, de fortes accélérations sur route et en ville, et même, une tentative de vitesse maxi (167 km/h) sur autoroute.
Après 120 km d’essai menés à bon train, l’ordinateur de bord indiquait une consommation moyenne de 15,6 kWh/100 km.
Avec une batterie d’une capacité de 64 kWh, l’autonomie ainsi vérifiée s’établirait à 410 km réels. Sur autoroute l’autonomie atteindrait, elle, 275 km, avec une consommation à 130 km/h établie à 23,3 kWh/100 km.
Ainsi les 400 km en utilisation ville-route apparaissent-ils parfaitement réalistes, laissant même supposer une autonomie supérieure en conduite moins “virile” – en ville, Kia annonce même jusqu’à 615 km. À vérifier…
Mais comment se recharger facilement ?
Reste le problème de la recharge. Cet e-Niro est livré avec une carte KiWhi, qui permet de “faire le plein” sur l’une des 10 000 bornes réparties sur notre territoire. Concernant les temps de recharge, Kia déclare pouvoir récupérer 100 km d’autonomie en 2 h 30 sur une borne monophasée en courant alternatif (7,4 kW), et en 5 h 45 sur une prise domestique. Problème : les points de recharge de 100 kW permettant de “gagner” 100 km d’autonomie en 15 minutes n’existent pas, pour le moment, en France…
Un agrément de conduite très convaincant
En plus de tenir ses promesses en termes d’autonomie, le e-Niro doit aussi être salué pour son agrément de conduite et son silence. En l’absence de “son” mécanique, les ingénieurs ont ainsi porté un soin particulier aux bruits d’air à haute vitesse.
Confortable, construit avec sérieux, assez habitable et pouvant embarquer les bagages d’une famille de quatre avec un coffre de 451 litres, le coréen est un compagnon très agréable. Au volant, malgré un poids conséquent (1 791 kg), il se joue des lacets, grâce à un centre de gravité abaissé par l’implantation des batteries dans le soubassement.
Revers de la médaille, la voiture étant surélevée de 25 mm, la position de conduite s’avère trop haute. Malgré un couple très important, que seul le train avant digère, la motricité n’a montré aucune faiblesse. En plus des différents modes de conduite (Eco+, Eco, Normal et Sport) qui, en jouant sur la réponse à l’accélérateur et la fermeté de la direction, font varier l’autonomie, cet e-Niro propose un système de récupération d’énergie au freinage très convaincant.
À tel point qu’en anticipant, le conducteur peut, en actionnant la palette de gauche permettant de moduler l’intensité du freinage, se passer d’utiliser la pédale de frein. Du beau boulot… Assez cher, il est vrai (à partir de 42 500 € pour notre version, 38 500 € pour la 136 ch, hors bonus et prime à la transition), mais dont le coût d’entretien est estimé, selon Kia, à 7 €/mois.
Les tarifs de la Kia e-Niro
Kia e-Niro 136 ch, à partir de 38 500 € (hors bonus)
Kia e-Niro 204 ch, à partir de 42 500 € (hors bonus)