Introduction
Après la journée de blocage de samedi dernier, où en sont les gilets jaunes ? Quelle va être la suite des événements ?
Gilets jaunes : bilan

Un mouvement qui dure

Sur la page Facebook qui promeut le mouvement de blocage des gilets jaunes, on pouvait s’apercevoir qu’environ 600 000 personnes s’intéressaient à la journée d’action du 17 novembre. Selon le Ministère de l’Intérieur, ils auraient été 282 000 à bloquer certains axes du territoire. Un chiffre très difficile à vérifier. En revanche, si l’opinion publique et le gouvernement pensaient à une journée d’action, la suite des choses a prouvé le contraire. Lundi, c’est avant tout les dépôts pétroliers qui étaient visés et, dans une moindre mesure, les autoroutes.

Selon la police, quelques 20 000 personnes étaient rassemblées sur 350 sites. D’après le groupe Total, la présence de manifestants a provoqué des difficultés d’accès et, souvent, l’impossibilité pour les camions de transport d’accéder aux zones de chargement, notamment dans le Sud et l’Ouest.

En Gironde, certains gilets jaunes ont nargué les forces de l’ordre. Bloqué tout le week-end, le Pont d’Aquitaine a été évacué, dans le calme, tout comme la gare de péage de Virsac, près de Bordeaux, de l’autoroute A10. 

Dégradations et violence

Ce mouvement qui, au départ, se voulait pacifique a dégénéré à certains endroits. Toujours au péage de Bordeaux, on pouvait constater des arbres sur la voie, une route brûlée et des barrières arrachées. Des barrages filtrants ont provoqué de gros ralentissements sur l’A63, au sud de Bordeaux, en direction de l’Espagne. Une gêne occasionnée aux usagers de la route qui a parfois mal tourné. A Calais, un chauffeur de poids-lourd et un automobiliste ont été placés en garde à vue après avoir heurté des manifestants. Idem à Saint-Dizier où un conducteur de camion a été interpelé après avoir blessé un gilet jaune.

De multiples incidents étaient à dénombrer, le pire étant la mort d’une femme en Savoie percutée par une automobiliste ayant paniqué après avoir été malmenée par des manifestants. Au total, près de 190 personnes ont été placées en garde à vue et 46 seront bientôt convoquées devant les tribunaux correctionnels. A Strasbourg, un gilet jaune a été condamné à quatre mois de prison ferme.

Samedi 24 novembre, nouvelle journée d’action

Face au mouvement, le gouvernement ne semble pas fléchir. En revanche, le bilan des premières journées de blocage lui fait craindre une montée en puissance des violences. Comme le face-à-face tendu entre gilets jaunes et CRS autour du Palais de l’Elysée samedi dernier. Comme le gouvernement, les gilets jaunes ne comptent pas baisser les bras non plus.

Pour preuve, une nouvelle journée d’action est prévue samedi 24 à Paris. Franck Bulher, responsable Debout la France dans le Tarn-et-Garonne et l’un des initiateurs du mouvement appelle les foules à « venir à pied, à cheval ou en voiture Place de la Concorde ou dans la totalité des rues. Le 24 novembre, c’est Paris Bloqué, c’est Paris ville morte ! ».

De son côté, la Police estime ne pas savoir où elle va. Car cette révolte au fil de l’eau n’a pas de chef de file ni d’interlocuteur clairement identifié. Le Premier Ministre, Edouard Philippe, compte tenir le cap mais espère aussi que la mobilisation retombe d’elle-même. Suite au prochain épisode.

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