Une action qui perd 7 % en deux jours
Mercredi 3 octobre, à la bourse de Londres, les regards des spécialistes du monde financier se focalisaient sur Aston Martin. Le petit constructeur anglais y faisait en effet son entrée. Un événement rare, le groupe automobile étant le seul à être coté à la bourse de la capitale anglaise.
Une manœuvre boursière identique à celle entreprise par Ferrari, introduite à Wall Street, à New-York, en 2015. Mais à la différence du constructeur italien, dont la réputation, l’histoire et l’image sont inébranlables – le prix de l’action ayant été multiplié par trois depuis son entrée en bourse – Aston Martin semble avoir manqué son intronisation. Fixé à 19 £, le cours de l’action a perdu 7 % le vendredi 5 octobre, à peine deux jours après sa mise sur le marché.
Selon les spécialistes du secteur, plusieurs raisons expliquent cette chute. Tout d’abord, la petite marque anglaise souffre d’un passé moins limpide que celui de Ferrari, notamment en raison des différents propriétaires ayant détenu Aston Martin. Et surtout, le Brexit effraie les investisseurs, qui restent très prudents. Malgré cela, le PDG de la marque, Andy Palmer, parle d’une étape historique pour Aston Martin, dont 25 % du capital a été mis sur le marché.
Mais la marque va mieux
Née en 1913, sous l’impulsion de Robert Bamford et Lionel Martin, la firme britannique a connu ses lettres de noblesse grâce à la compétition, mais aussi, et surtout, à ses multiples apparitions dans les fameux films de James Bond. Faisant figure de petit artisan de l’automobile dans le paysage industriel mondial, Aston Martin souffre aujourd’hui beaucoup moins qu’au début de la décennie. En 2017, plus de 5 000 voitures ont été produites, soit un volume record depuis 2008.
Cette année, la firme implantée à Gaydon, dans le Warwickshire, vise une production de 6 200-6 400 voitures et espère atteindre 10 000 véhicules à l’horizon 2020. Pour ce faire, une nouvelle usine, implantée au Pays de Galles, devrait sortir de terre en 2019. Une augmentation des ventes et un succès croissant qui s’expliquent, entre autres, par la participation du groupe allemand Daimler, via sa filiale de voitures de sport AMG, à hauteur de 5 %.
Une participation qui a permis aux belles anglaises d’hériter des mécaniques, boîtes de vitesses et équipements plus modernes pour affronter une concurrence toujours plus féroce. En témoigne la récente Vantage qui, en plus d’être l’une des plus belles voitures de la production automobile actuelle, est désormais une GT aboutie, aux performances impressionnantes. Certains puristes estiment toutefois que le charme opère moins qu’auparavant…