Le permis probatoire en France depuis 2003
Depuis 2003, un permis de conduire probatoire est délivré à tout conducteur novice pour une durée de trois ans. Ce permis probatoire est initialement doté de six points, auxquels s’ajoutent deux points chaque année, jusqu’à un total de 12 points, si aucune infraction au Code de la route ayant entraîné un retrait de points n’est commise.
Pour les jeunes conducteurs ayant choisi l’apprentissage anticipé de la conduite (conduite accompagnée), le délai de probation est réduit à deux ans avec trois points ajoutés chaque année sans infraction.
Un excès de confiance des jeunes conducteurs entraînant des risques
La sur-confiance en sa propre capacité de conduite est un phénomène bien connu et documenté. Selon les études, ce phénomène intervient généralement entre six mois et un an après l’obtention du permis. Cet excès de confiance entraîne une altération de l’appréciation des risques, qui conduit à son tour à une augmentation de la probabilité d’accident de la route.
En 2016, près d’un quart des accidents de la route avec blessures ou décès ont impliqué des conducteurs titulaires d’un permis probatoire. Parmi ces derniers, 144 ont perdu la vie.
Une formation complémentaire après l’obtention du permis pour palier à la sur-confiance
Afin de pallier aux conséquences de la sur-confiance, le Gouvernement a décidé par décret (2018-715) d’instaurer à partir du 1er janvier 2019 une formation complémentaire de sept heures entre le 6e et le 12e mois suivant l’obtention du permis probatoire.
Une formation complémentaire, qui réduit le délai de probation du permis
Cette formation certifiée, dispensée sur une journée par des professionnels de la conduite, sera collective et basée sur le volontariat. À la clé, une réduction du délai de probation du permis, passant de trois à deux ans (de deux ans à 18 mois pour ceux ayant opté pour la conduite accompagnée).
Bien sûr, sans qu’aucune infraction ayant entraîné un retrait de points ne soit commise pendant cette période.
Réfléchir aux comportements routiers et à la perception des risques lorsque le conducteur novice acquiert davantage d’assurance sont les principaux enjeux de cette formation post permis qui a déjà fait ses preuves dans d’autres pays européens (Finlande, Luxembourg, Autriche), où après son suivi il a été observé une réduction des accidents impliquant les conducteurs novices.
Les limites du dispositif
Pour le moment, le décret paru au Journal Officiel le 8 août 2018 ne précise pas le coût de cette formation post permis. D’après des professionnels interrogés par Le Parisien, il pourrait être d’une centaine d’euros, lesquels viendraient s’ajouter au prix déjà conséquent du permis de conduire, estimé en moyenne à 2 100 euros.
Par ailleurs, ce dispositif exclurait tous les titulaires du permis probatoire de plus de 12 mois et ceux qui ont perdu un ou plusieurs points dans les six mois suivant son obtention.