La patte Renault Sport
Déjà près de 25 ans que ça dure. Un quart de siècle que Renault Sport développe les modèles les plus sportifs de la marque au losange. Pour cette quatrième génération de Mégane, ça commence par une ligne bodybuildée qui permet aisément de la distinguer des autres membres de la famille. Pour preuve, les ailes sont très sensiblement élargies avec 6 cm de plus à l’avant et 4,5 à l’arrière et l’échappement est désormais doté d’une importante sortie centrale qui ne laisse planer aucun doute sur le pédigrée de cette compacte assemblée à Palencia (Espagne) aux côtés de ses sœurs bien plus sages.
L’habitacle reçoit lui aussi un traitement de faveur avec des sièges baquets aux surpiqûres rouges et quelques logos RS disséminés sur la planche de bord. Malgré ses signes distinctifs, bien qu’RS, elle conserve l’habitabilité et le coffre des autres Mégane.
De vraies commandes viriles
Le plus important pour un modèle RS, c’est ce qu’il y a sous le capot. Ici, on trouve un quatre-cylindres 1.8 turbo développant 280-ch associé, au choix, à une boîte robotisée EDC ou manuelle à six vitesses. Plus récente et attendue des puristes qui aiment encore jouer du levier et de l’embrayage, nous nous sommes portés vers la seconde. Mieux, notre modèle d’essai était équipé du Pack Cup qui, pour 1 500 €, comprend une suspension raidie de 30 % et surtout un différentiel autobloquant mécanique.
Si à la mise à feu la sonorité du bloc travaillé par Renault Sport ne génère aucun frisson, quelques kilomètres suffisent pour découvrir le potentiel de l’auto et ses performances de très haut vol. Demandant une certaine poigne, la commande de boîte manque malheureusement d’agrément à cause d’un guidage qu’on aurait aimé plus précis. Idem pour l’embrayage qui exige du jarret et dont la progressivité fait défaut. Ajoutez à cela un volant à la jante très épaisse et la panoplie de la sportive pure et dure se dessine peu à peu.
Un châssis d’une efficacité incroyable
Le secret de la Mégane, c’est son châssis. Déjà plaisant sur un simple modèle de base, il devient ici d’une efficacité redoutable. Vissé au sol grâce au différentiel qui permet de mieux digérer la puissance, le train avant est impossible à prendre en défaut. Même poussé dans ses derniers retranchements, il permet au conducteur de savoir au millimètre près où il pose ses roues. Equipant en série toutes les Mégane RS (boîte EDC ou manuelle, châssis Cup et normal), les roues arrière directrices apportent une agilité phénoménale. Du coup, le train arrière va suivre de manière très fidèle l’avant et peut même, en abusant franchement, se mettre à glisser si vous provoquez l’auto. Ça surprend mais ça se rattrape facilement grâce à la progressivité du châssis.
Une conduite assez physique
Bien que Renault cherche à séduire certains puristes amateurs de voitures de sport, nous regrettons toutefois que cette Mégane Cup soit si physique à conduire. Si les performances et les qualités du châssis séduisent, l’amortissement trop raide, les commandes dures et le train avant soudé au sol exigent une concentration permanente à vive allure. Un léger manque de polyvalence qui peut faire hésiter avec une Volkswagen Golf GTI moins caractérielle, moins performante et plus sage mais dont on salue l’homogénéité.
Le prix de la Mégane Cup
Renault Mégane RS : à partir de 37 600 € (boîte manuelle), 39 400 € (EDC).
Malus : 3 113 €.
Pack Cup : 1 500 €.