Une longue attente méritée
On l’attendait depuis tellement longtemps. A force de la voir dans les salons, les show-rooms ou la presse spécialisée, une petite voix nous disait : « espérons que ce mythe automobile génération 2.0 tienne ses promesses derrière le volant. » Avouons-le tout de suite : oui, cette Alpine est un régal à conduire. Et même à regarder.
Avant d’en prendre le volant, un petit tour du propriétaire s’impose. Basse (1,25 m), plutôt courte (4,18 m) et suffisamment large (1,80 m) pour laisser une belle empreinte sur la route, cette nouvelle Alpine adresse quelques clins d’œil à son aïeule, comme les quatre optiques avant lui conférant un air de batracien. Plus sage et un peu moins réussie à notre goût, la poupe évoque aussi l’esprit de la célèbre sportive des années 1960, avec ses feux arrière pincés et son aileron subtilement intégré.
Un habitacle légèrement triste
Dans l’habitacle, les puristes pourront reprocher à cette Alpine de ne pas proposer une ambiance plus sportive et surtout, d’utiliser quelques boutons et commandes issus de la grande série. Normal, le groupe Renault y était contraint afin de proposer l’A110 à un tarif pas trop excessif (à partir de 54 700 €).
Saluons, toutefois, les remarquables sièges Sabelt, qui lovent parfaitement le corps, la position de conduite idéale et le combiné d’instrumentation très complet, même s’il exige un certain temps d’adaptation pour en maîtriser tous les menus. Quant à la qualité de finition, on sent la patte “généraliste” Renault, mais l’ensemble est plus que correct.
Un pur régal à conduire
Après tout, la mission de cette A110 est, avant tout, de se faire plaisir au volant. Et pour ça, la dieppoise a plus d’un tour dans son sac. Ça commence par un châssis en aluminium rudement bien étudié et des suspensions à double triangulation aux quatre roues, qui servent l’efficacité sans rogner sur le confort. A la mise à feu, le quatre-cylindres 1.8 turbo 252 ch et 320 Nm, installé derrière les sièges, ne fait pas franchement d’éclat.
Mais une petite pression sur l’accélérateur annonce tout de suite la couleur. Dès les premiers hectomètres, on se sent “comme à la maison”. Le conducteur, ou le pilote, fait vraiment corps avec la machine. Docile et rapide, la boîte robotisée à double embrayage et sept vitesses se montre parfaitement calibrée, en s’accommodant aussi bien d’une conduite coulée que sportive. Performant, s’exprimant avec une sonorité évocatrice lorsqu’on monte dans les tours, le moteur participe à l’ambiance course.
Mais le meilleur vient du châssis. C’est simple, l’équilibre est absolument parfait. Rivé au sol, le train avant permet de savoir exactement où l’on pose ses roues, tandis que l’arrière suit fidèlement. En augmentant un peu le rythme, on peut même s’offrir de belles dérives, sans se faire de grosses frayeurs, tant l’auto est prévenante. Un vrai régal dû, en partie, au poids plume de la voiture (1 080 kg), qui rappelle, bien évidemment, sa célèbre aînée. Tout comme le comportement routier, qui peut devenir un peu délicat lorsque la voiture est poussée à l’extrême.
Bien que sportive, cette Alpine propose deux petits coffres (100 litres à l’avant et 96 à l’arrière) qui permettent d’envisager une escapade avec bien plus que le strict nécessaire. Vous pouvez retrouver l’Alpine A110 : à partir de 54 700 €.